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Rendez-vous à Versailles

Publié le 16/02/25
L'Appel de CthulhuCompte-rendu
Rendez-vous à Versailles

2 juin 1789, le Sergent Renault réuni sa brigade au mess des officiers afin d'examiner les éléments recueillis à l'imprimerie et d'organiser la suite de l'enquête.

Organisation et logistique

Pour les besoins de l'enquête des documents associés au ravitaillement ont été transmis à Hugel afin de garantir l'approvisionnement de la brigade en chevaux, munitions et vivres nécessaires aux opérations en cours.

Éléments de l'enquête

L'examen du carrosse a permis de relever plusieurs indices, notamment un mouchoir brodé des initiales « M.A. », dont la confidentialité doit être préservée. Le mode opératoire du crime se distingue par une extrême violence : les victimes ainsi que le chien ont été décapités, et un seau semble avoir été utilisé pour recueillir leur sang. Une estimation est en cours pour évaluer la quantité de sang nécessaire à l'impression des tracts retrouvés sur les lieux.

Répartition des missions

Afin de progresser dans l'enquête, les tâches ont été réparties comme suit :

  • Dupois s'est chargé d'interroger les tenanciers de bistrots pour obtenir des informations sur le carrosse suspect.
  • Pressi a mené une inspection à l'hôtel particulier du Comte Benoit.
  • Le Sergent Renault et Hugel ont poursuivi les investigations dans les catacombes.
  • Beaumains s'est consacré à l'analyse approfondie de la scène de crime à l'imprimerie.

Avancée des investigations

  1. Dupois a recueilli un témoignage intéressant : un aubergiste affirme que le carrosse appartiendrait à un noble vivant hors de Paris. Cette piste mérite d'être approfondie.
  2. Pressi, après s'être rendu à l'hôtel du Comte Benoit, a constaté l'absence du Comte et de sa fille Mélodie, partis à Versailles. Les domestiques interrogés assurent n'avoir jamais vu un carrosse correspondant à la description fournie, et aucun crime de sang n'a été signalé dans le quartier.
  3. Le Sergent Renault et Hugel, lors de leur exploration des catacombes, ont découvert des traces d'animaux surprenantes, évoquant des griffes et des pattes de taille inhabituelle. Égarés un moment dans les galeries souterraines, ils ont finalement retrouvé leur chemin. Par ailleurs, ils ont constaté l'absence du médecin Lucien Rigault, qui serait actuellement occupé à soigner le Dauphin Louis Joseph.
  4. Beaumains, en inspectant la scène de crime à l'imprimerie, constate qu'elle est restée intacte. La quantité de sang utilisée comme encre est relativement faible, malgré le nombre conséquent d'exemplaires du tract retrouvés sur place. Rien n'indique que le sang ait été utilisé à d'autres fins. L'examen des registres comptables révèle plusieurs commandes en cours, mais le commanditaire du tract demeure anonyme.

Lors de son inspection, Beaumains perçoit un bruit aigu, bientôt suivi d'un faible gémissement. En s'approchant, il découvre un chiot blanc tremblant, semblant appartenir à la même famille que le chien retrouvé décapité sur les lieux du crime.

À son retour à la caserne, Beaumains présente le chiot aux membres de la brigade. Dès que Dupois l'aperçoit, son visage s'illumine et il ne peut cacher sa joie. L'animal, bien que tremblant et amaigri, reçoit un accueil chaleureux. La brigade, épuisée par les récents événements, décide enfin de prendre une nuit de repos bien méritée avant leur départ pour Versailles.

Rendez-vous à Versailles

Le lendemain, 3 juin 1789, à 6 heures précises, la brigade quitte la caserne en direction de Versailles. Le trajet est estimé à quatre heures. Dès les premières lieues parcourues, les rues résonnent des plaintes du peuple. Les parisiens, commerçants et paysans croisés en chemin expriment leur colère contre l'augmentation des taxes, certains murmurant qu'il est temps que tout change, que le royaume ne peut plus tenir ainsi. Partout aux abords de la ville, des tavernes clandestines ont fleuri, échappant aux lourds impôts qui écrasent les établissements parisiens.

Le soleil est déjà haut dans le ciel, et la chaleur devient pesante lorsqu'ils atteignent Versailles à 10 heures. Dès leur arrivée, un contraste saisissant les frappe. Là où Paris étouffe sous la misère et la colère, Versailles resplendit. Une rangée impeccable de carrosses luxueux borde les allées, et parmi eux, un véhicule attire immédiatement l'attention : un carrosse blanc immaculé, éclatant sous la lumière du matin.

Dupois, intrigué, pose Mousquetaire au sol et lui indique le carrosse du regard. Mais au lieu de s'en approcher, le chiot s'élance vers une table couverte de victuailles, où il se met à renifler avec gourmandise. Amusé malgré lui, Hugel laisse passer cet écart avant de reporter son attention sur le carrosse.

Lorsque Dupois décide de s'en approcher à son tour, le cochet du véhicule réagit avec une violence inattendue. Dans un geste brusque, il lève son fouet et l'abat à deux reprises en hurlant :

  • Arrière !

Ses yeux exorbités et sa posture tendue lui donnent un air possédé. Son comportement est irrationnel, presque effrayant. Autour d'eux, les autres cochets échangent des regards inquiets. L'un d'eux finit par s'approcher de Hugel et murmure :

  • C'est le carrosse du Comte Fenalik.

Hugel acquiesce gravement et rejoint le groupe, tenant Mousquetaire dans ses bras. L'atmosphère autour du carrosse s'est alourdie, comme si une présence invisible pesait sur eux. Quelque chose ne tourne pas rond. Une tension soudaine s'empare de Dupois, son regard s'assombrit et sa main se crispe sur la crosse de son arme. Dans un geste vif, il met le cochet en joue, son doigt prêt à presser la détente.

  • Baisse ça, Dupois ! gronde le Sergent Renault en posant une main ferme sur son épaule.

L'espace d'un instant, personne n'ose bouger. L'air semble s'être figé sous l'effet du soleil accablant de ce 3 juin 1789. Le cochet, toujours dans un état second, halète comme une bête traquée, ses yeux fous fixant Dupois sans même sembler réaliser qu'une arme est braquée sur lui. Après quelques secondes d'un silence pesant, Renault appuie un peu plus fort sur l'épaule de son camarade, l'incitant à baisser son pistolet. Dupois inspire profondément et, dans un soupir de frustration, range son arme sous sa veste.

  • Il est fou, ce type… marmonne-t-il en lançant un dernier regard au cochet, dont les mains tremblent encore.

La cour d'honneur de Versailles

L'incident clos, la brigade se dirige vers la cour d'honneur, où la rumeur des discussions enfle, alimentée par les inquiétudes et les intrigues du moment. Partout, des petits groupes débattent à voix basse ou s'exclament avec indignation. Les sujets de conversation sont nombreux :

  • La santé du Dauphin Louis Joseph, dont la maladie semble s'aggraver de jour en jour. Certains évoquent même la possibilité d'un dénouement tragique.
  • Les roturiers qui s'organisent pour défendre les droits du tiers état, réclamant une reconnaissance officielle de leur rôle politique.
  • Le soutien croissant des communes envers le tiers état, ce qui alimente l'espoir d'un basculement politique imminent.
  • L'état catastrophique du royaume, entre rumeurs de faillite et critiques sur les dépenses de la Cour. Chacun y va de son explication, certains accusant la Reine et ses extravagances, d'autres pointant du doigt les guerres coûteuses et la mauvaise gestion du Trésor.

Au milieu de l'agitation de la cour d'honneur, Pressi repère une silhouette familière. Mélodie Benoit, resplendissante dans une robe bleu pâle, avance aux côtés de son père, le Comte Benoit. Le cœur battant un peu plus vite, Pressi jette un regard en direction du Sergent Renault et s'approche de lui à pas rapides.

  • Sergent, j'ai besoin d'un service.
  • Je t'écoute.
  • Occupez le Comte Benoit, le temps que je puisse parler à sa fille. C'est important.

Renault soupire, mais un sourire amusé effleure ses lèvres.

  • Très bien, va donc jouer les galants. Mais fais vite.

Tandis que Renault s'approche du Comte pour entamer une discussion anodine sur la situation à Versailles, Pressi contourne habilement la foule pour se glisser aux côtés de Mélodie.

  • Mademoiselle Benoit…

Elle se retourne, son regard clair s'illuminant d'un doux éclat lorsqu'elle le reconnaît.

  • Monsieur Pressi.

Il esquisse un sourire charmeur, puis, baissant la voix, il murmure :

  • On m'a confié une mission périlleuse une mission qui pourrait être décisive pour mon avenir.

Mélodie l'observe un instant, intriguée. Puis un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres. Sans un mot de plus, Mélodie se hisse légèrement sur la pointe des pieds et dépose un baiser furtif sur sa joue. Un simple effleurement. Mais le sang de Pressi ne fait qu'un tour. Tandis qu'elle recule avec un sourire énigmatique, le jeune homme reste un instant interdit, tentant de reprendre contenance. Son cœur bat la chamade, ses pensées s'emmêlent.

Au milieu de ce tumulte, Pressi repère une silhouette élégante. La marquise de Brienne, parée de ses plus beaux atours, s'approche avec cette grâce étudiée propre aux dames de Versailles.

  • Marquise, auriez-vous quelques informations à partager sur le Comte Fenalik ?
  • Peut-être Elle marque une pause, comme si elle hésitait, avant de poursuivre d'une voix plus basse. On murmure que le Comte Fenalik est l'un des favoris de la reine Marie-Antoinette. Dans son domaine, il reçoit la Reine en toute discrétion et l'on dit que les fêtes qu'il y organise comptent parmi les plus lassives de Versailles.
  • Vraiment ?
  • Oh oui souffle-t-elle en effleurant son poignet du bout des doigts. Des fêtes où seules les âmes les plus libres sont conviées.

Lentement, la marquise s'éloigne, laissant derrière elle un sillage de parfum capiteux et une information précieuse. Le Comte Fenalik n'est pas un noble ordinaire. Et il semble être bien plus proche de la Reine qu'ils ne l'avaient imaginé. Alors que Pressi recueille des confidences sur le Comte Fenalik, Hugel s'entretient discrètement avec un domestique, un homme d'une trentaine d'années au teint livide. Dès qu'il mentionne le Comte, il pâlit davantage, ses mains se mettant à trembler.

  • Je ne devrais pas parler murmure-t-il en jetant des regards inquiets autour de lui.
  • Les châtiments infligés aux domestiques du Comte ce n'est pas humain.
  • C'est le cochet qui exécute les punitions ordonnées par le Comte.

Il n'a pas le temps de finir. Ses yeux se révulsent, et il s'effondre, inconscient. Un jeune aristocrate, qui passait par là, a entendu une partie de l'échange. Son regard s'écarquille de stupeur et, sans demander son reste, il tourne les talons et s'enfuit à grandes enjambées.

  • Encore un qui en sait plus qu'il ne le devrait murmure Hugel en regardant sa silhouette disparaître au détour d'un couloir.

Rapport au Capitaine Malon

À cet instant, un officier approche la brigade. Les membres de la brigade traversent les vastes couloirs du Palais de Versailles, où se mêlent faste et agitation politique. Ils sont finalement introduits dans une salle privée où les attend le Capitaine Louis Malon. À ses côtés se tient le Docteur Lucien Rigault, vêtu de son habit de médecin, visiblement fatigué mais alerte.

Sans attendre, Beaumains et Hugel exposent les faits avec précision : la scène du crime à l'imprimerie, les méthodes brutales employées, le mystérieux commanditaire des tracts, le comportement étrange du cochet du Comte Fenalik, et les rumeurs sur les punitions inhumaines infligées à ses domestiques. Tout au long du rapport, le Capitaine Malon et le Docteur Rigault échangent des regards graves. Il n'y a aucun secret dissimulé. Le Capitaine autorise que toutes les informations soient partagées librement. Lorsque le compte rendu prend fin, un silence pesant s'installe.

  • Ce que vous décrivez est inquiétant murmure enfin le Docteur Rigault.

Alors que le silence s'installe après le rapport, Beaumains et Dupois sortent délicatement un objet enveloppé dans un linge propre. D'un geste mesuré, ils le tendent pour révéler le mouchoir brodé des initiales M.A.. Le Docteur Rigault tend immédiatement la main, l'expression grave.

  • Puis-je ?

Le Capitaine Malon hoche la tête et demande à ce que l'on lui remette l'étoffe. Le médecin l'examine longuement, son regard, jusqu'ici fatigué, s'éclaire d'une lueur inquiète. Il échange un regard appuyé avec le Capitaine Malon, puis se redresse.

  • Ce mouchoir appartient très probablement à la Reine Marie-Antoinette. Je dois le lui présenter sans tarder.
  • Vous êtes certain ? demande le Capitaine Malon au Sergent Renault.
  • Il n'y a aucun doute. Ce mouchoir se trouvait sur la scène du crime, et nous a permis de déterminer où était garé le Carrosse.

Un silence pesant s'installe. L'évocation du Comte Fenalik et de son influence grandissante auprès de la Reine résonne désormais avec une menace plus tangible. Le Docteur Rigault serre le mouchoir entre ses doigts, l'air grave.

  • Si la Reine comprend ce que cela implique, elle réalisera enfin à quel point le Comte Fenalik représente un péril. Il est impératif qu'elle en soit informée.
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