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La chute de Fenalik

Publié le 29/03/25
L'Appel de CthulhuCompte-rendu
La chute de Fenalik

Fenalik se dresse devant eux, un sourire carnassier aux lèvres. D'un geste fluide, presque paresseux, il lève la main et assène une gifle à Hugel. Ce dernier tente de l'éviter, mais il est trop lent. Le coup claque dans l'air. Son corps s'envole. Trois mètres plus loin, Hugel s'écrase lourdement au sol. Un râle s'échappe de sa bouche, l'air chassé de ses poumons.

La chute de Fenalik

Beaumains bondit. Il plonge sur Hugel, fouille frénétiquement ses vêtements, cherchant le sachet préparé par le docteur Rigault. Pendant ce temps, Dupois lève son arme. Il tire droit entre les yeux. Fenalik recule. Son sourire s'efface. Mais il ne tombe pas. Trois fantassins font feu à leur tour. Le corps du comte est criblé d'impacts. Le tissu de son habit se déchire, des trous sanglants apparaissent sur sa peau. Mais il reste debout. Et il riposte.

Le premier fantassin n'a même pas le temps de crier. D'un mouvement fulgurant, Fenalik plante sa main dans sa gorge. Le soldat se fige, ses yeux s'écarquillent. Un long gargouillement s'élève avant qu'une gerbe de sang n'éclabousse le mur voisin. Beaumains détourne le regard, mais Pressi, lui, voit autre chose. Son regard est attiré par la statue de porcelaine. Une silhouette familière émerge de l'ombre, une illusion ou une vérité dissimulée : sa bien-aimée. Il se redresse d'un bond. Sans réfléchir, il contourne Fenalik fonce vers le piédestal et se jette contre la statue. Le choc résonne dans la cave. Elle bascule et s'écrase. Un hurlement déchirant explose dans la pièce. Fenalik se cambre. Son corps se déchire. Là où la porcelaine s'est brisée, des plaies s'ouvrent sur sa peau. Il hurle à nouveau. Puis grimpe. Comme une araignée, il escalade le mur de pierre, fuyant la douleur.

La brigade ne lui laissent pas ce luxe. Beaumains attrape le sachet et le lance. Il rate sa cible. Dupois le récupère, ajuste son tir, et cette fois, l'atteint en plein visage. Fenalik s'effondre. Son corps frappe le sol avec un bruit sourd. Les deux fantassins survivants se ruent sur lui. Ils frappent, encore, encore et encore. Le sang gicle, mais le comte ne bouge plus. Le silence retombe enfin.

Effacer les traces

Le capitaine Malon entre dans la pièce. D'un seul regard, il comprend l'horreur qui s'est jouée ici.

  • Prenez tout !

Les soldats s'activent. Les instruments de torture, les ouvrages aux couvertures douteuses, les morceaux de statue, les cadavres, les tonneaux, tout est saisi. Dupois et plusieurs hommes ouvrent les cercueils, ils sont vides. Beaumains, lui, se penche sur Hugel. Il l'examine, bande ses plaies, puis remarque quelque chose. Sous la chemise du soldat, les seins d'une femme. Il referme délicatement le vêtement de lin. Ce n'est ni le lieu ni le moment.

En dix minutes, la cave est vidée. Seul le corps de Fenalik reste au sol. Malon se tourne vers le docteur Rigault. Son ordre est bref.

  • Brûlez tout !

Les torches s'enfoncent dans l'ombre. Bientôt, les flammes lèchent les murs du manoir. Les corps, les parchemins, les souvenirs d'horreur, tout disparaît dans un brasier aveuglant. Alors que le feu monte, un cri retentit, un hurlement inhumain. Au sol, Fenalik se tord. Ses yeux s'ouvrent. Il revient à lui. Et il hurle. Le manoir s'effondre dans un grondement assourdissant.

L'ombre d'un procès

Dès l'aube, l'instruction du dossier débute. Le Capitaine Malon, entouré du Docteur Rigault et de la brigade du Sergent Renault, examine les preuves recueillies au manoir. Les pièces à conviction s'amoncellent : ouvrages aux couvertures de peau humaine, instruments de torture souillés, fragments de statues impies, etc. Chaque découverte alourdit le dossier contre le Comte Fenalik. Les témoignages s'accumulent. Les rescapés du carnage, nobles et domestiques confondus, peinent à reconstituer leurs souvenirs. Certains évoquent des visions cauchemardesques, d'autres parlent de danses insensées, de rites païens. Un laquais, l'œil hagard, murmure :

  • C'était une mascarade, une mascarade de l'Enfer.

Derrière les murs austères de Versailles, les rumeurs se propagent. Fenalik, favori de la Reine, est conduit sous haute escorte à l'asile de Charenton. Son corps, lacéré et noirci, n'a pourtant rien perdu de sa vigueur. Il lutte, grogne, tente de mordre les soldats qui l'enchaînent. Dans la geôle humide où on l'enferme, il se débat contre ses fers. Ses doigts griffent la pierre, ses hurlements résonnent dans les couloirs jour et nuit sans jamais s'arrêter.

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